Note d'intention
  En 1880, Pierre Curie et son frère Jacques découvrirent le phénomène de piézoélectricité en étudiant de petits cristaux. En compressant ces derniers, ils purent en obtenir de l’énergie électrique, créant un petit séisme dans le monde d’alors. Développé et répandu dans nos technologies modernes, ce phénomène est au cœur des imprimantes à jet d’encre, pour produire de fines gouttelettes qui seront propulsées sur le papier.   Ce deuxième volet du corpus utilise le même procédé en l’assimilant à ma pensée. Des petits éléments recherchés et acquis d’une expérience, des cristaux de vie sont figés dans l’instant. Ils sont ensuite compressés pour en libérer l’essence, qui constitue mon embryon de démarche. L’énergie qui actionne ma créativité se libère, pour mieux se décomposer en gouttes de mots jetées sur le document vierge. Au fur et à mesure, les lignes élaborent une ébauche de plan pour me repérer dans ce qui m’anime et constitue mon univers intérieur.
  Ma cartographie est une progression linéaire, un dégradé de la relations entre intérieur et extérieur, en partant de l’extrême-soi vers le monde extérieur non-créatif. Je présente ce cheminement comme un voyage en quatre étapes, qui se répondent par mots interposés. Ces quatre chapitres sont autant de blocs d’une machine offset dans laquelle passe ma pensée. Chacun dépose une couleur crue, une vision tranchée et indépendante. Mais au fil des passages, les teintes s’étoffent, les nuances s’affinent. La pensée se superpose dans ces divisions autonomes, pour brosser à la fin du processus un portrait uni par ces quatre points cardinaux. Se rendre au chemin offset