Mon travail s’impose généralement d’une manière plutôt instinctive. Les images naissent dans mon crâne. Comme des rêves celles-ci s’imposent visuellement et il me faut les dessiner pour pouvoir me « réveiller » sinon je me retrouve à stagner avec une banque d’images qui me freineront pour créer de nouveau. Selon moi cet aspect présente un élément positif et négatif. Positif dans le sens où je suis portée par un vent de création qui me permet de travailler vite et intensément mais négatif car lorsqu’une fois le vent tombé je me retrouve dans une situation perplexe de blanc créatif. Mes rêves n’influencent pas forcément au premier degrés mes dessins. Ils apparaissent parfois plus comme un protocole à suivre, plus comme une manière de procéder, à savoir l’ambiance qu’on en soutire. L’absurde de l’inconscient offre parfois des situations amusantes qui semblent dénuées de sens. Ainsi j’aime parfois réaliser des croquis comme celle d’une femme accompagnée d’un toucan qui mange des spaghettis. Je n’ai pas spécialement réfléchis à ce dessins. Le personnage féminin fut réalisé puis l’idée d’un animal l’accompagnant est venue, j’ai donc réalisé un toucan sans même vraiment savoir et puis le plat de pâte que mange l’oiseau est venu juste après. C’est comme si il y avait plusieurs étapes dans la réalisation du dessin mais que chaque étape se succède de manière extrêmement naturelle sans même que je prenne le temps de réfléchir. Si l’on se réfère à ce qu’a pu dire Nietszche dans la Naissance de la Tragédie rédigé en 1872, je répondrai plutôt à la force créatrice d’un Dionysiaque que d’un Apollon. Le Dionysiaque est un artiste qui va se fier à son instinct le plus primaire : «Comme des forces artistiques qui  SUITE