CRU

Spontané – Violent – Corps

LUMIÈRE

Ambiance – Blanc

SURRÉALISME

 COURBES

PROFUSION

ROUGE

enfantin – sang – corps

 

INTRODUCTION

 

Dans ce corpus j’ai réuni des mots en liens avec mes projets réalisés jusqu’à maintenant. Certains textes traitent de thématiques plutôt larges c’est pour ces raisons que dans leurs titres figure un ou deux mots complémentaires. En outre, il est probable que des mots reviennent dans différents textes car ces derniers sont en réalité très liés les uns aux autres et de nombreuses connexions sont possibles. Ces connexions apparaîtront sur le côté gauche de l'écran une fois que vous aurez cliqué sur un mot. Pour revenir à la page d'accueil (celle-ci) cliquez de nouveau sur le premier mot.

 

LE JARDIN DES MOTS

CURIOSITÉ – Apparition – Disparition

 

 

J’adore découvrir de nouvelles choses, autant ce qui est d’apprendre de la théorie que de vivre physiquement une expérience. Je suis plutôt curieuse, comme je l’ai dit dans le texte sur l’observation et l’analyse, j’adore regarder ce qui m’entoure et je prête un intérêt tout particulier aux détails. Ils sont partout et nous ne les voyons que lorsque nous décidons de leur prêter de l’attention. Pour cela je crois que j’apprécie de les mettre en avant dans mes projets. Lorsque je regarde attentivement, je constate que mon triptyque photographique Terrain Connu donnait une attention toute particulière à des objets anodins comme une petite statue d’ours devant le palier d’une porte, un reflet de nuage dans une flac de boue ou un panneau de signalisation perdu dans un coin de forêt. Mon adaptation aussi est une sorte de focus sur un détail : le sel. Il est partout mais nous ne lui prêtons plus le moindre égard et mon film d’animation a pour but de le remettre au centre de l’attention pour quelques instants en dévoilant une partie de son histoire. Itinérance consistait un peu comme le Terra Incognita, à me poser dans un espace et à l’observer dans ses moindres recoins. Les textes des collages sont donc remplis d’informations sur ce que j’observais comme un pétale jaune dans un coin, un reflet lumineux sur le pied d’un arbre, des bouts de papiers roses sous les feuilles mortes du bois… tous ces petits éléments qui font tout le charme d’un lieu. Pour Si loin si proche aussi, j’ai choisi de filmer deux grands arbres côte à côte dans un parc, qu’avec le temps on oublie de regarder. Même dans ma manière de fabriquer mes images, je joue souvent sur l’idée de cacher et dévoiler, couvrir et découvrir… Comme expliqué dans le texte sur la profusion, j’ai tendance à rajouter des informations à des endroits où il y en a déjà. Alors la transparence, le blanc sont des moyens que j’ai trouvés pour alléger mes images mais parfois, j’enlève volontairement de la matière en grattant la première couche pour laisser transparaître un morceau de celle du dessous. Pour ce faire une idée, lors de la réalisation de mon image pour le workshop illustration jeunesse, je n’ai pas dessiné les arbres sur un fond blanc. J’ai d’abord coloré toute ma feuille au pastel gras puis je l’ai recouverte de peinture blanche que je suis allée gratter avant que cette dernière termine de sécher. C’est de cette façon que j’ai représenté les arbres et c’est une technique que j’aime généralement utiliser et elle est notamment présente dans certains collages d’Itinérance.

 

 

 VIVANT et VÉGÉTATION

 

 

En relisant tous mes textes je prends conscience que le vivant est au cœur de mon travail si ce n’est pas « le cœur » de mon travail. À l’origine ce texte s’intitulait « la nature » mais lors du cours que nous avons eu sur la marche, Yvain a employé le terme vivant et après réflexion, je pense moi aussi que c’est un terme qui correspond mieux à mes propos et à la définition que je me faisais de la nature. C’est une phrase un peu à l’eau de rose que je vais employer mais comme elle est sincère allons-y gaiement : J’aime la vie et tout ce qui est vivant me passionne que ce soit la faune, la flore, les hommes. Je trouve cela mystérieux, curieux, beau, etc. Cela dit, je compte bien rajouter le mot végétation dans le titre de ce texte car au-delà du vivant, je reste plus sensible à la flore et à tout ce qui se rapporte à la terre. D’ailleurs quand j’employais par abus de langage le mot « nature », c’était en réalité le mot végétation auquel je pensais. La flore est aussi présente dans mes réalisations en tant que sujet de mes images qu’en amont dans mon processus créatif mais je reviendrais sur ce point un peu plus tard. Revenons à la nature comme objet de représentation à part entière. Les montagnes, les pierres, les arbres, les fleurs mais aussi l’eau, le ciel, les étoiles, la lumière… figurent dans la majorité de mes projets peu importe leur nature (dessin, photographie, vidéo, volume). À vrai dire, depuis le lycée j’avais déjà remarqué que je puisais la plupart du temps mon inspiration dans les plantes. Je représentais souvent des paysages verdoyants et même au niveau de mes personnages, ces derniers avaient (et ont toujours) des caractéristiques physiques végétales. Depuis toute petite j’adore les univers féeriques et plus spécifiquement les êtres de la forêt. L’univers de Tolkien m’a influencée, notamment avec ses personnages les « ants » (arbres vivants). En outre, j’aimais aussi lire les mythes et les légendes du monde entier et je pense qu’ils ont aussi contribué à mon enchantement car la plupart vouent un culte à la nature et aux éléments. Je pense plus spécifiquement à la culture celte, aux contes japonais, aux légendes amérindiennes ou encore à la mythologie nordique. J’ai tendance à personnifier la nature voire à la vénérer. J’imagine les montagnes comme des géants, les arbres également… récemment pour le fanzine que nous réalisons avec Claude et Anaïs j’ai imaginé des personnages comme le roi soleil, l’homme pensée à partir d’une pensée… bref, j’invente mes personnages à partir de ce qui m’environne qui n’a pas été fabriqué par l’homme. Mais ce qui est amusant c’est que bien que je m’inspire majoritairement de la végétation, de ce qui pourrait être considéré comme sauvage et dépourvu de toute culture (un peu comme le tiers paysage de Gilles Clément) j’aime représenter des êtres qui pourraient tout à fait s’apparenter à des humains… comme si chaque être humain avait son jardin avec lui, son bout de terre qu’il trimballerait toujours avec lui. Au jardin botanique de Nancy le parc est divisé par zones : une pour l’Amérique, une pour l’Europe, une pour l’Asie… en me baladant récemment là-bas j’étais tombée sur un écriteau qui expliquait que dans la culture japonaise et plus largement dans la culture orientale il n’y avait pas de séparation nette entre l’homme et la nature contrairement à la culture occidentale qui dissocie vraiment les deux. Personnellement je penche effectivement plus pour cette façon de voir les choses : l’homme et la nature sont liés. Je prends un vrai plaisir à établir des ponts entre la nature sauvage et l’Homme et ses civilisations, à concevoir des hybrides qui correspondent à mes aspirations. Quand je parle d’hybrides c’est par exemple un être avec de l’herbe à la place de la fourrure ou un arbre dans lequel du sang s’écoule.