écouter.
rencontrer.
l'heure du thé.
la ballade.
le paysage.
Le salon.
Dans le salon, à la maison, il y a beaucoup de plantes, de chapeaux, de livres, de babioles et ce délicieux meuble en bois. Maman l’appelle le buffet, il se tient droit, robuste, dans un coin de la pièce, sur la droite en entrant. Ce meuble, il nous a vu grandir mon frère et moi, et d’année en année, il se voit décoré de plus en plus de bibelots, ramenés de nos ballades respectives. De gauche à droite, de haut en bas : une lanterne jaune mimosa, un pavé de Prague, une bougie, des herbes sèches ramassées en Bretagne, des coquillages pour entendre le son de la mer, des vases de toutes sortes, des cadeaux de mariage, des morceaux de nature. Et puis une porte, de la vaisselle, une autre porte, un petit balustre, des dessins, des bols finement décorés. Devant, un moulin à café, une théière marocaine, des bibelots, Rome, Casablanca, Vancouver, une boite, des papiers, encore trois portes fermées. Un tas de cartes postales. C’est un peu comme si ce meuble était le reliquaire qui contient toutes ces choses, qui me donnent envie aujourd’hui de raconter des histoires et de fabriquer des images.
La fenêtre.
Aujourd’hui, 25e jour de confinement, je suis à la fenêtre et je note.
15h54 : la musique du voisin d’en face. 16h20 : le calme de la ville sans voitures. 17h33 : les enfants discutent dans la rue. 18h24 : une voisine s’agace. 19h31 : une maman-à-poussette passe. J’écris que la lanière de son sac de courses est de la même couleur jaune-pétant, que la signalétique de la route fraîchement repeinte. Les jours isolés passent, les uns après les autres. Je suis reconnaissante d’avoir cette fenêtre, pour pouvoir m’y installer au moins une heure par jour, apprécier les rayons du soleil et observer
ce qu’il s’y passe.