Nous avons été impressionnées par le familistère de Guise. Nous avons aimé l’appel de Vladimir Maïakovski. Nous avons envié les voisins de James Gralton. Nous avons compris le mot d’ordre d’André Breton et la façon dont Paul Éluard conçoit le rôle du poète. Nous avons admiré la résistance des surréalistes et le parachutage de Liberté. Nous avons réfléchi à la question que posaient Gabriel Pomerand et Isidore Isou. Nous avons souhaité avoir la même exigence que le Festival d’Avignon. Nous avons adhéré à l'idée du Théâtre National Populaire selon laquelle l'Art doit être un service public. Nous croyons à la vision qu'avait Albert Camus de son métier. Nous voudrions « changer le monde » comme Guy Debord. Nous avons été emballées par le féminisme de Niki de Saint Phalle. Nous avons été émues par les films de Chris Marker, qui considèrent que le quotidien peut devenir œuvre d'art. Nous avons rêvé à une vie nouvelle grâce à Ariane Mnouchkine. Nous nous sommes intéressées aux théories utopiques de Michel Foucault et la révolution artistico-culinaire de Daniel Spoerri nous a fait sourire. Nous avons été inspirées par l’injonction de Joseph Beuys et par l’idéalisme délirant et sérieux de l’an 01. Le doux mélange de l'Art sociologique et l’audace, la pertinence et l’impertinence de Coluche nous ont motivées. Nous avons été passionnées par la voix sage de Gilles Deleuze. Le civisme de Yann Toma, la foi de Thomas Hirschhorn, le bon sens de Thomas Lacoste nous ont enthousiasmées. Nous avons lu et relu Stéphane Hessel. Nous avons été galvanisées par le succès de Jón Gnarr. Nous avons voté pour Pater et pour les décisions collégiales de Pendiente de voto. Nous avons respecté l’engagement de Vincent Perrottet. Nous avons consciemment écouté le Discours à la Nation.
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Toutes ces personnes et ces œuvres ont été pour nous des sources inestimables d'espoir et d'inspiration. Elles nous ont aidées à chercher courage et motivation pour réaliser modestement nos petites utopies. Heureusement, cette liste n'est pas exhaustive et chaque ajout est une piste pour un nouveau projet. Nous souhaitons qu'elle soit pour vous aussi exaltante qu'elle ne le fût pour nous.
Et maintenant qu’est-ce qu’on fait ?

2010

Jón GNARR

Jón Gnarr, acteur, clown et humoriste, se présente et est élu maire de Reykjavik, la capitale de l’Islande, avec 34,7% des voix. « Son programme prévoyait la construction d’un Disneyland près de l’aéroport, la distribution de serviettes gratuites dans les piscines municipales et autres projets fantasques, mais avec un engagement écologique fort et la volonté d’une meilleure transparence de la vie politique. »
Il apporte à la ville une stabilité politique là où tous les six mois, Reykjavik changeait de maire. Quatre ans plus tard, le bilan de Jón Gnarr et du « Meilleur Parti » est plutôt positif : ils ont ainsi assaini les finances, créé de nombreuses pistes cyclables, réorganisé le système scolaire et mis en place une politique favorable au tourisme, ce qui fonctionne, avec une croissance touristique de 20% chaque année.

2010 : « We are the best ! » - clip de campagne du « Besti flokkurimm », le meilleur Parti de Jón Gnarr

jon