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 La culture Underground est un mouvement qui se positionne en marge des médias de masse, des codes culturels dominants voir même en marge de la société. Par cet écart, la culture underground est selon moi toujours subversive : elle menace l’ordre établi, les valeurs reçues en opposant ou simplement en proposant une alternative. Un mouvement issu de la culture Underground, qu’il soit politisé ou non, qu’il propose de renverser l’ordre établi ou simplement d’en créer une échappatoire passagère reste un mouvement de résistance culturelle face à la culture dite « main-stream ». Les valeurs véhiculées sont souvent considérées comme n’étant pas socialement ou politiquement correctes, prenant le contre-pied de la doxa. De même, les moyens de diffusions des mouvements underground sont généralement un pied de nez aux médias de masses, ils restent dans l’ordre du « Do It Yourself » tels que les fanzines, les radios libres ou les forums. Maintenant que l’on a précisé le côté subversif de la culture Underground, il est intéressant de noter que l’exclusion du système n’est pas toujours délibéré et que bien que la rengaine « tout est politique » se vérifie bien ici, l’engagement « sociopolitique » du mouvement n’est que facultatif. Dès lors, on peut qualifier d’underground tout milieu associé à des comportements déviants. Cela élargit considérablement la définition qui était juste là cantonné dans mon esprit à des mouvements culturels et artistiques soudés, à l’identité plus ou moins définie tels que les Skinhead ou les hippies. Par cette définition, tout milieu échappant à la pression sociale en se mettant à l’écart des normes en vigueur peut être défini comme « culture underground ». Vue sous ce prisme de la déviance, la culture underground acquiert un côté avant-gardiste. La déviance démontre le caractère changeant d’une société. Elle critique son état actuelle et propose un mode de fonctionnement alternatif. Elle est précurseur, déclencheur de son évolution. C’est ainsi que les comportements déviants d’hier deviennent souvent la norme et que la norme d’aujourd’hui devient souvent la déviance de demain. Il est donc important en premier lieu d’étudier un mouvement underground en prenant compte du contexte social, politique, économique, etc. de l’époque dans laquelle il est ancré. Il est également fascinant de voir l’évolution de son image et de son influence sur la société à travers le temps. À l’heure d’internet, la diffusion et la consommation de la culture underground a beaucoup évolué. Elle a perdu la pénibilité à son accessibilité d’autrefois ôtant ainsi de sa rareté et de sa préciosité. Internet en conférant une nouvelle visibilité aux mouvements dits « underground » leur à fait perdre une certaine exclusivité généralement nourrie au sein des groupes. Répandu, accessible et frôlant le poids de la diffusion des médias de masse avec le tremplin qu’est internet, peut-on encore parler de culture « underground » ? « Revendiquer l’underground, aujourd'hui, c’est un peu comme porter un t-shirt Che Guevara. C’est une notion romantique. Et parfois, c’est pire : elle devient une stratégie marketing. Comme si c’était un gage de qualité. » Explique le musicien Rone. L’underground apparaît comme très difficile à définir aujourd’hui. Le contexte à changer, ses moyens de diffusion également. Aujourd’hui, l’underground est partout et nul part à la fois, il est diffus. Le vocabulaire du mouvement underground est constamment récupéré, réapproprié par la culture « main-stream », ou il finit par lui-même s’imposer comme vocabulaire dominant. L’underground est fantasmé, perçu comme sombre et inaccessible et pourtant consommer voir produit par la plupart des gens d’une manière ou d’une autre. J’ai la sensation que l’opposition peut-être réelle d’autrefois entre underground et main-stream est aujourd’hui largement dépassé. Le «Do It Yourself » est plus que jamais à la portée de tous, les codes contres-culturels sont plus que jamais accessible tandis que la subversivité, pierre angulaire de l’underground est plus que jamais inconsistant, éthéré. L’underground, ce n’est peut-être plus qu’une branche étrange de la pop culture.  Culture Underground